Parmi le peu de sencha que j’ai eu l’occasion de goûter, celui que je
préfère (mis à part le, mythique et introuvable, sencha que j’ai eu l’occasion
de boire lors d’une dégustation organisée par un pro), celui que je déguste en
écrivant ces mots en ce mercredi après-midi ensoleillé, est un Sencha de Mariko cultivar Kondo-wase.
Les aiguilles de ce thé sont très jolies, longues, effilées, d’un
brillant vert sombre (et quelques brisures... c’est la fin du paquet, snif !).
Mais ce n’est pas là ce qui fait sa particularité car c’est le cas d’autres
futsumushi. La différence avec les autres sencha commence à se jouer sur le
parfum des feuilles sèches : fruit sec, un peu comme de l’amande, et des
petites fleurs discrètes, comme des fleurs de prairie, qui viennent égayer ce
panier d’amande de leurs petites tâches jaunes. Une odeur appétissante.
Pour cette dégustation mon petit shibo est évidemment de la partie. De
l’eau pas trop chaude... ni trop froide ! Comme pour le dosage, le temps
des infusions est indéterminé, je fais ça au pif, c’est le cas de le dire car c’est
au parfum que je juge le moment d’arrêter. Je viens de me verser ma troisième
infu’, avec un temps déjà bien plus long (je dirais 2min environ)... Oups ! Mais
comme j’avais laissé l’eau un peu trop refroidir auparavant, ce n’est pas bien
grave. C’est ça d’écrire en buvant du thé, on n’est pas à ce qu’on fait. Bien
que la liqueur soit presque froide, les arômes sont toujours présents...et plaisants.
Dans la liqueur, c’est la fleur qui prend nettement le dessus, sans
être écrasante. Le fruit sec, qui passe de l’amande à la noisette, se démène
pour soutenir de son mieux toutes ces fleurs, non opulentes, ce sont plutôt des
fleurs blanches et toujours quelques petites fleurs des prés. Un bouquet
élégant, simple et raffiné.
Avec ce sencha, nous sommes dans de la douceur, il y a de la tendresse
entre les fleurs et les fruits secs, ils s’entendent et se complètent pour
livrer cette liqueur qui enchante les papilles et produit une jolie sensation
durable dans la gorge. Sur la langue, c’est une histoire qui se prolonge
longtemps, longtemps... Les papilles frémissent encore sous les caresses passées.
Cinq bonnes infusions pour cette session, c’est plus qu’honorable pour
un sencha... et j'aurais peut-être pu le pousser un peu plus si je n'avais dû retourner bosser.
J’aurais aimé le tester également au zhong, j’imagine la fleur plus
éclatante avec peut-être moins de douceur sur l’ensemble, mais... n’a p’us... La
saison (très) prochaine ?
Merci de votre partage. Un plaisir délicat !!
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