lundi 9 mars 2015

Episode 5 : Le thé et la pensée philosophique.

   L'épiphanie de la Maison des Trois Thés fut l'occasion de découvrir deux instruments  le gaiwan, la tasse à couvercle, et la petite théière, pour une même méthode : le gong fu cha. L'art du thé ou la maitrise du thé nécessitait d'apprendre de nouveaux gestes pour infuser le breuvage et aussi ouvrait à toute une philosophie sous-jacente, à la pensée chinoise.

   Le gong fu cha est un moyen d'obtenir un thé excellent mais aussi un moyen de méditation. L'excellence du thé appelle à se rappeller le travail qu'il a nécessité. La précision du geste appelle à se concentrer sur l'ici maintenant, à être en pleine conscience. Etre pleinement là et être relié au monde. Se lier aux philosophies anciennes : taoisme, confucianisme, bouddhisme. Et donc, commencer à chercher à les comprendre.

Patrick

dimanche 8 mars 2015

Episode 4 : Le thé est une boisson gastronomagique

  C'est alors qu'on m'offrit les clefs d'or du thé. Vibraient trompettes, la sonnette fut le sésame du grand temple. Avec Ségolène, nous entrâmes pour la première fois dans la Maison des Trois Thés. Et trois thés nous furent offerts. 

 Un thé vert, capture suprême des effluves du printemps !

 Un thé wulong où le litchi se disputaient à l'orange et au citron ! Miracle ! 

 Un thé sombre du monde des caves et des poulaillers, des forces chtoniennes du souvenir de l'enfance en campagne, nimbées de miel d'acacia.

   Trois thés. Trois richesses aromatiques. Trois mondes La grande découverte que le thé est une boisson chinoise qui se boit, non, qui se déguste, qui ravit le palais, qui enchante les sens. Une boisson, une fantaisie d'arômes, une gastronomie à elle seule.

Patrick

samedi 7 mars 2015

Episode 3 : le thé est une boisson à la bergamote qui, ajoutée de miel, sert à lutter contre le froid.

     A l'âge adulte, on troque le bol de chocolat pour une tasse de café. C'est un rite de passage ! Sauf qu'il se trouve que le café est une boisson affreusement amer et manquant singulièrement de nuances. Pour se réchauffer, il faut boire chaud, et faute d'aimer le café, je bois du thé. Comme le thé est insipide et un peu âpre, je bois des variétés parfumées, dont ma préférée, évidemment, celle à la bergamote, qui plût tant à Earl Grey.
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/c/cc/Citrus_bergamia_-_K%C3%B6hler%E2%80%93s_Medizinal-Pflanzen-184.jpg

      Petit à petit, je me découvre un intérêt pour l'esthétique autour du thé. Je me vois offrir une tetsubin émaillée, façonnée au Japon, en fonte épaisse. Je commence alors à peine à découvrir le thé nature, cherchant à différencier le vert du noir, et intrigué par cet entre deux qu'est le wulong.
















Patrick

vendredi 6 mars 2015

Ma route du thé, épisode 2 : le thé est une boisson anglaise d'origine chinoise.

    A l'adolescence, j'ai traversé la mer avec plus de chances que l'Invincible Armada. J'ai touché la terre de Francis Drake ! De la patrie des bow-windows, des cabines téléphoniques rouges et des boissons très étonnamment violettes au goût particulièrement non identifiable, j'ai ramené quelques souvenirs dont, une boîte en métal ornée sur chaque côté de saynètes représentant des mandarins, leurs épouses et l'Empereur de Chine lui-même, buvant du thé. Il est donc tout à fait probable que cette boîte renfermait du thé offert en tribut à l'Empereur. 
     J'ai offert cette boîte à ma mère qui en a bu tellement souvent qu'il en reste encore vingt ans après. Ou bien cette boîte est sans fond (ô miracle, mais n'est-ce pas la boîte de l'Empereur lui-même ?) ou bien ma famille n'a pas adopté cette boisson anglaise.
     Si je sais maintenant que le thé est une boisson anglaise d'origine chinoise, elle ne se boit toujours pas.



Patrick


jeudi 5 mars 2015

Ma route du thé : Episode 1 : le thé n'existe pas, le tilleul est roi

       Je n'arrive pas à me souvenir de ma première découverte du thé. Dans ma famille, les enfants buvaient du chocolat, les adultes du café ou de la chicorée. Le thé n'existait pas, ou très peu, et de toute façon, il se confondait avec n'importe quelle infusion. Le thé est alors une boisson chaude pour adulte qui s'infuse. Ou plus précisément et plus spécifiquement : le thé est une infusion qui ne se boit pas.

      En revanche, il y a bel et bien des infusions qui se boivent. Elles se boivent à des moments particuliers et dans un endroit singulier : à la ferme des grands-parents, dans un moment apaisé après le chahut enfantin. Les parents sont absents, la grand-mère couve ses sept petits loups du regard. Le grand-père, présence tranquille et rassurante, est encore dans son fauteuil à lire le journal... Ou alors, il est affairé, quelque part, à l'établi, au potager, au verger, qui sait. Mais il viendra. Lui aussi aura sa tasse, ce temps d'union calme et joyeuse. Ce peut être dans la cuisine, alors que l'automne ou pire, l'hiver, tombe en pluie froide sur la campagne. La tisane précédera alors le coucher, l'endormissement léger et le sommeil confiant. Mais la scène peut être aussi à l'été, dans le jardin, au pied de l'immense tilleul. Il y alors plus de monde. Des rires. Le Soleil se couche, mais la nuit tardera à venir. Nous, les loupiots, résisterons. Et toi, tilleul, grand et fort comme tu es, c'est nous qui te buvons, en souriant de bonheur.

    Le tilleul, arbre tutélaire de la cour de ferme, est le roi de l'infusion.


Patrick