Thé vert à l'amande de Kusmi

Cette semaine, j'ai eu le plaisir de recevoir une grosse enveloppe, fermée par du scotch "Hello Kitty" (comme c'est chou!) de la part de Serenity, du blog "Une tasse de SéréniThé". Et que contenait cette fameuse enveloppe? Je vous laisse un peu de temps de réflexion... ... ... ... Le suspens est à son comble... ... ... Un indice se dissimule dans la photo ci-contre (il faut cependant faire preuve d'un grand sens de l'observation, je vous le concède, mais je sais que vous en êtes capable, allez, un petit effort de concentration... MDR!)... ... ... Alors?... Elle était elle-même remplie d'autres enveloppes, plus petites mais très nombreuses et... débordantes de thé, vous l'aviez deviné, vous êtes trop forts! Merci beaucoup pour toutes ces dégustations à venir, Serenity!

Donc, ce dimanche matin, avec Patrick, nous avons pris notre petit déjeuner avec le thé vert à l'amande de Kusmi Tea.

"Ce thé vert de Chine aromatisé amande est le must-have pour un tea time parfait. Se déguste idéalement l'après-midi. Saveur : Gourmand aux notes herbacées." 

 
La base de ce thé est donc constituée d'un thé vert aux feuilles de différents tons, du kaki clair à un vert foncé presque noir. Elles sont toutes petites, probablement brisées, et roulées.
Le parfum, il n'y a pas de mystère, est bien celui de l'amande amère.

Nous avons un peu peur de l'amertume que pourrait développé ce thé (thé vert aux feuilles brisées, mieux vaut être prudents!), donc nous l'infusons un peu moins longtemps qu'indiqué, soit 2min à 2min30s au plus. Et, comme conseillé, nous veillons bien à ne pas utilisé de l'eau trop chaude, 70°C maximum, sinon gare à l'amertume! L'infusion se fait en théière, dans la TRES GROSSE théière, qui doit bien faire 500ml (vérification faite, si ma balance fonctionne bien, sa contenance est d'un peu plus de 460ml, je n'étais pas loin!) que mon homme s'était achetée pour le boulot mais qui, depuis, flemmarde dans le salon. C'est l'occasion de la réveiller, la mémère. Donc, 4 cuillères à café de thé, de l'eau chaude (mais pas trop) et 2 bonnes minutes d'infusion. C'est parti!

La liqueur est orange et le parfum toujours celui de l'amande amère que nous retrouvons également en bouche, sur un arôme herbacé, type herbe coupée, assez vif. C'est le thé vert qui s'exprime, son arôme et son amertume me rappellent ceux du Gun Powder. Nous avons bien fait de l'infuser peu de temps, car ce genre de thé vert ne supporte pas les infusions trop prolongées.

Nous avons trouvé ce thé plutôt agréable, léger, sans prétention mais qui offre ce qu'il promet. Peut-être un peu léger, à mon goût, pour le matin, effectivement plus adapté pour le tea-time.

Le souvenir de la colle "Cléopâtre" nous est remonté en mémoire... Inévitable, chers amis!

J'aime sa simplicité, le fait qu'il nous propose un, et un seul, parfum. Par contre, un ajout de thé noir, type Qimen, dans la base, avec parcimonie pour lui conserver un peu de sa légèreté et de sa vivacité, lui donnerait un peu de chaleur et plus de corps, augmenterait son côté gourmand...

Avis aux créateurs de thé parfumé, j'aimerais un thé, chaleureux et gourmand, tout simplement sur des notes d'amandes grillées... C'est possible, ça?

Le Lu An Gua Pian de Cha Yuan

"Thé de montagne composé d'une seule feuille représentant le bourgeon nouvellement éclos. Son nom explique sa forme large et un peu arrondie due à sa fabrication particulière. L'infusion donne un goût frais et puissant, légèrement sucré, restant longtemps en bouche." (Cha Yuan : 17€/100g ou 8,50€/50g)

"Ce thé pousse au milieu de bambous gigantesques de plus de 10 m de haut sur les rives du Lac des Généraux. Il est flétri naturellement à l‘air libre dans des paniers en bambou tressé puis délicatement chauffé et désenzymé dans des woks. Il passe ensuite pendant une dizaine d‘heures au dessus de braises non incandescentes sur lesquelles il cuit doucement en étant régulièrement brassé. Puis vient l‘étape du « grand feu » durant laquelle ce thé exceptionnel se trouve chauffé dans un grand couffin au dessus d‘une flamme vive durant 100 cycles de 3 secondes. Vient finalement le tri minutieux feuille à feuille qui ne garde que les feuilles entières pour notre plus grand plaisir. Riche en vitamines C, ce thé « yin » doté d‘une énergie froide, est un thé stimulant, antioxydant, favorisant la digestion et utile contre l‘hypertension. L‘infusion d‘un vert soutenu, donne un goût frais, végétal et puissant, légèrement sucré, restant longtemps en bouche."(Latasse.fr : compris dans un coffret de 3x50g de thés différents, soit en moyenne 6-7€/50g de thé) 

Oui, je le sais, ma note de dégustation tarde à venir. Ne m'en veuillez pas, je n'arrête pas de me dire qu'il faut que je déguste à nouveau ce Lu An Gua Pian pour en faire une note de dégustation digne de ce nom, bien détaillée et tout et tout. Seulement, je n'ai pas très envie de retenter l'expérience pour le moment. Comme c'est un cadeau, j'aurais bien aimé pouvoir n'en dire que du bien mais... Ce n'est pas que ce thé soit imbuvable, non, il se laisse boire, ni bon ni mauvais, il manque d'intérêt. En fait, il ne m'inspire pas, donc je traine, je procrastine... Et l'écriture de ce billet ne se fait pas. Alors je vais être brève, une fois n'est pas coutume, et vous donner mes premières impressions, écrites à la va-vite après une dégustation en zhong, puis une autre en théière, que j'ai trouvée mieux, mais rien de particulièrement différent du point de vue aromatique, si ce n'est que ce mode d'infusion permet d'avoir la totalité du goût de la liqueur en une seule fois, ce qui harmonise un peu ce thé.

L'infusion en théière est donc plus appropriée pour ce Lu An Gua Pian que celle en zhong. C'est un thé rafraichissant mais, malheureusement, très peu expressif. J'y ai tout de même perçu des arômes végétaux (herbe) et des notes de torréfaction, un peu comme de la châtaigne grillée. Une infusion particulièrement prolongée fait apparaitre une discrète amertume florale. Je lui trouve quand même l'avantage, car oui, il en a un, d'être facile à infuser. On peut l'oublier un moment, ça ne prête pas à conséquence.

Au départ, j'ai fait preuve d'indulgence envers ce thé car je croyais que, au moins, il n'était pas cher, ce qui aurait pu en faire un thé intéressant pour les personnes qui découvrent la famille des thés verts natures. Jusqu'à récemment, quand je me suis aperçue, sur le site Cha Yuan, que j'avais pris le prix au 50g pour celui au 100g. Et à 17€, il y a, heureusement, bien mieux comme thé vert, du moins dans certaines maisons de thé que je connais. Donc, déçue...

Je ne connais pas bien la maison Cha Yuan, mais grâce à Kevin avec le coffret Latasse et à Serenity, qui vient de m'envoyer des échantillons, dont ceux du coffret de janvier, j'ai quelques thés de chez eux à découvrir. De quoi se faire une idée des thés de cette enseigne ! Merci à eux deux.

Au plaisir d'une dégustation plus heureuse !

Long Men Si Ji Chun, récolte d'hiver, de "Thés de Chine"

Si Ji Chun, « thé des quatre printemps »,  ce cultivar peut offrir jusqu'à 6 récoltes par an... Il s'agit, ici, d'un wulong récolté cet hiver (un cadeau reçu à Noël de la part de ma tendre moitié), qui offre généreusement ses parfums printaniers à mes narines frissonnantes de joie... fleurs opulentes, lilas, jacinthes... Je me vois déjà dans le jardin de mon enfance, dans le hamac, à mi-ombre, pas très loin du lilas, toujours un peu rêveuse... L'attaque en bouche est très florale, puissante, enivrante, et tendrement accompagnée d'arômes plus verdoyants... Je me retrouve en montagne, Patrick à mes côtés, dans une clairière à l'herbe bien verte, allongés sous un lilas, nous regardons le ciel d'un bleu lumineux, nous écoutons la rivière qui s'écoule joyeusement, les abeilles bourdonnent, tout vibre, la nature s’éveille, scintille, tout est chatoyant... Avant de fermer les yeux, nos regards se croisent, nous sommes pris par "l'ivresse des hauteurs"... Un moment de grâce, magique, sensuel, un rêve de lumière, solaire, vibrant, une euphorie mystique, le vertige du printemps... Comme cette lecture-musicale de Arthur H, accompagné par J-L.Trintignant, sur quelques notes de piano. Elle se marie si bien à notre thé que je vous propose de lancer cette lecture-musicale pour une dégustation un peu spéciale, durant laquelle nous en revisiterons quelque peu les paroles (inutile de regarder la vidéo, elle est sans intérêt -mais le lien vers Deezer ne fonctionnait pas... la poisse ce truc!- désolée aussi pour la fin brutalement coupée... re-la-poisse!) :

Le Si Ji Chun nous emmène, là-haut, où ça grimpe

Guidés dans un sentier de lumière par une brise de printemps

Nous découvrons une clairière à flanc de colline, face au soleil

Nous nous allongeons dans l'herbe, nous fermons les yeux

Mais juste avant de nous endormir, elles sont apparues

Des senteurs, dansantes, blanches

Des étincelles, vives, nombreuses

Un enchantement manifeste, un délire certain

Dans le couvercle du zhong, nous respirons l'ombre de leurs parfums

Nous pourrions presque les toucher, et nous en avons très envie

Nous les regardons tournoyer autour de nous

Nous avons comme perdu la raison

Pourtant nous n'avons encore rien bu

Peut-être l'ivresse des hauteurs

Le vertige du printemps

Vous savez que la liqueur de thé a une âme de guérisseuse

Nous prenons une gorgée

Nous sentons tout de suite une chaleur se répandre dans tout le corps

Un courant d'énergie pure agit à l'intérieur

Ce qui était tordu se redresse

Ce qui était obscurci s'éclaircit

Ce qui était cadenassé se déverrouille

Maintenant, tout a changé

Nous sommes vifs, légers, ouverts, lumineux

Alors, nous commençons à comprendre

C'est en quelque sorte tous les printemps que nous avons aimés

Fleur connue, inconnue, rose, mauve, blanche, bleue, jaune, arc-en-ciel

C'est l'heure des secrets, des confidences, des abandons

Bonheur, partage, déraison

Et aussi des joies, des fous rires, des extases et de l'amour absolu

Après cette confession étrange

Le silence nous prend

Nous sommes abasourdis, étourdis, mais aussi soulagés, neufs, vivants, solides, limpides

C'est l'heure de partir, la nuit tombe vite lorsqu'on ne voit le temps passer

Nous débarrassons nos zhong de toutes ces feuilles merveilleuses

L'atmosphère est saturée de plaisir

Les parfums ont virevolté une dernière fois autour de nous, doucement évaporés

Nous revenons à nous avec cette joie féroce dans le ventre

Une envie de tout dévorer

Entièrement ressourcés

Assis sur nos chaises, nous nous sourions

Cela fait du bien de redescendre ensemble de la montagne complètements illuminés

On s'est regardé, on a rigolé doucement et, sans dire un mot, nos mains se sont frôlées puis entrecroisées

Il y a tout à faire, à rêver, à construire

Mais maintenant c'est plus facile,  nous sommes là, pleinement.

... ... ...

Laissons le temps nécessaire pour sentir l'approche du silence... Ce beau et long silence qui suit notre ivresse... "L'ivresse des hauteurs" qui nous abandonne perchés dans une douce sensation...

... ... ...

Les nymphes de ce Si Ji Chun nous ont hypnotisés par le bouquet hautement floral d'un printemps particulièrement explosif et en même temps très doux, sucré... comme du pollen. Elles nous ont ravis par l'agréable texture coulante de leur lumineuse liqueur. Et nous ont fait sourire par les notes gourmandes de beurre roussi et d'épices subtiles... Un thé généreusement sensuel, très romantique, surtout lorsqu'on le prend à deux ! Merci mon amour pour ce beau cadeau.

Superbe rapport qualité-prix (14,90€/100g), ce qui en fait le wulong idéal de nos voyages imaginaires quotidiens !

Oups! J'en ai oublié de prendre des photos... Je les ajouterais certainement plus tard... ou pas. ^^'

L'hiver arrive, enfin !

Dimanche 5 février 2012, un jour à noter dans les annales. Dès le petit matin, je me réveille en sentant que quelque chose se passe dehors, j'entends comme un doux frôlement contre les volets encore fermés. J'attends un petit moment à écouter ce son délicat. Puis, je me lève. L'ouverture des volets confirme ce que je pressentais,

Bordeaux a revêtu son manteau blanc... 

 

Il a neigé dans l'aube rose

Si doucement neigé 

Que les choses 

Semblent avoir changé

 (ext. de "Il a neigé", Maurice Carême) 

 

Je prends mon petit déjeuner dans la quiétude feutrée de ce début de matinée. Un Beauté Académique 1, un wulong torréfié, accompagne ce tranquille moment de gourmandise. La blancheur immaculée de la neige s'étend sous mes yeux. Le fleuve, les ponts, la circulation, l'agitation de la ville, tout semble avoir disparu dans l'épais coton du ciel. Tout est calme, je profite pleinement de ce moment de sérénité.

Soudainement, quelque chose trouble cette paisible matinée. Quelques pas marquent le passage des enfants rieurs et c'est la joie qui envahit l'atmosphère pour la journée.

 

Pour vivre au plus près ces changements joyeux ou délicats, je m'installe à l'extérieur, dans la neige, pour prendre un autre thé. Un Dong Ding (pic gelé) me semble particulièrement approprié à la situation. C'est agréable de sentir le froid me piquer le visage alors que le thé me réchauffe les mains, à tenir la tasse bien chaude, et que sa liqueur brûlante se répand en moi en une douce onde de bien-être... C'est l'instant que je choisi pour relire ce poème de Lu Yu :

 la neige fondue, douce, limpide, gonfle l'eau du puits

j'installe le réchaud pour préparer le thé

pas la moindre trace d'une affaire ne m'occupe le cœur

je n'aurai pas vécu en vain dans ce monde cent années durant

Le bonheur est aussi simple que cela !

 

A bientôt pour de nouvelles aventures.
Gauthier, le singe théophile.

Notre petit Gauthier s'amuse dans la neige, quelques photos commentées l'immortalisent dans ses frasques hivernales, sur notre page "Thé, tea, cha" de Facebook : http://www.facebook.com/media/set/?set=a.297872996938348.71830.144865208905795&type=1

Cadeaux de l'hiver 2012

Cet hiver nous avons été "gâthés".

Le père Noël a déposé dans mon soulier 2 wulongs et 1 thé vert de "Thés de Chine" (Paris 5e) :

- Long Men Si Ji Chun, gao shan wulong, 

- Ali Shan, gao shan wulong,

- Long Men Xiang.

Quant à Patrick, pour son anniversaire, il a reçu 3 wulongs :

- Feng Huang Dan Cong, "Thés de Chine,

- Song Zhong Dan Cong, "Thés de Chine,

-Ruanzhi de Thaïlande, "La Boîte à Thé" (Vannes, en Bretagne).

Plutôt sympa, non?