mardi 7 février 2012

Long Men Si Ji Chun, récolte d'hiver, de "Thés de Chine"

Si Ji Chun, « thé des quatre printemps »,  ce cultivar peut offrir jusqu'à 6 récoltes par an... Il s'agit, ici, d'un wulong récolté cet hiver (un cadeau reçu à Noël de la part de ma tendre moitié), qui offre généreusement ses parfums printaniers à mes narines frissonnantes de joie... fleurs opulentes, lilas, jacinthes... Je me vois déjà dans le jardin de mon enfance, dans le hamac, à mi-ombre, pas très loin du lilas, toujours un peu rêveuse... L'attaque en bouche est très florale, puissante, enivrante, et tendrement accompagnée d'arômes plus verdoyants... Je me retrouve en montagne, Patrick à mes côtés, dans une clairière à l'herbe bien verte, allongés sous un lilas, nous regardons le ciel d'un bleu lumineux, nous écoutons la rivière qui s'écoule joyeusement, les abeilles bourdonnent, tout vibre, la nature s’éveille, scintille, tout est chatoyant... Avant de fermer les yeux, nos regards se croisent, nous sommes pris par "l'ivresse des hauteurs"... Un moment de grâce, magique, sensuel, un rêve de lumière, solaire, vibrant, une euphorie mystique, le vertige du printemps... Comme cette lecture-musicale de Arthur H, accompagné par J-L.Trintignant, sur quelques notes de piano. Elle se marie si bien à notre thé que je vous propose de lancer cette lecture-musicale pour une dégustation un peu spéciale, durant laquelle nous en revisiterons quelque peu les paroles (inutile de regarder la vidéo, elle est sans intérêt -mais le lien vers Deezer ne fonctionnait pas... la poisse ce truc!- désolée aussi pour la fin brutalement coupée... re-la-poisse!) :






Le Si Ji Chun nous emmène, là-haut, où ça grimpe
Guidés dans un sentier de lumière par une brise de printemps
Nous découvrons une clairière à flanc de colline, face au soleil
Nous nous allongeons dans l'herbe, nous fermons les yeux
Mais juste avant de nous endormir, elles sont apparues
Des senteurs, dansantes, blanches
Des étincelles, vives, nombreuses
Un enchantement manifeste, un délire certain
Dans le couvercle du zhong, nous respirons l'ombre de leurs parfums
Nous pourrions presque les toucher, et nous en avons très envie
Nous les regardons tournoyer autour de nous
Nous avons comme perdu la raison
Pourtant nous n'avons encore rien bu
Peut-être l'ivresse des hauteurs
Le vertige du printemps

Vous savez que la liqueur de thé a une âme de guérisseuse
Nous prenons une gorgée
Nous sentons tout de suite une chaleur se répandre dans tout le corps
Un courant d'énergie pure agit à l'intérieur
Ce qui était tordu se redresse
Ce qui était obscurci s'éclaircit
Ce qui était cadenassé se déverrouille

Maintenant, tout a changé
Nous sommes vifs, légers, ouverts, lumineux
Alors, nous commençons à comprendre
C'est en quelque sorte tous les printemps que nous avons aimés
Fleur connue, inconnue, rose, mauve, blanche, bleue, jaune, arc-en-ciel
C'est l'heure des secrets, des confidences, des abandons
Bonheur, partage, déraison
Et aussi des joies, des fous rires, des extases et de l'amour absolu

Après cette confession étrange
Le silence nous prend
Nous sommes abasourdis, étourdis, mais aussi soulagés, neufs, vivants, solides, limpides
C'est l'heure de partir, la nuit tombe vite lorsqu'on ne voit le temps passer
Nous débarrassons nos zhong de toutes ces feuilles merveilleuses
L'atmosphère est saturée de plaisir
Les parfums ont virevolté une dernière fois autour de nous, doucement évaporés

Nous revenons à nous avec cette joie féroce dans le ventre
Une envie de tout dévorer
Entièrement ressourcés
Assis sur nos chaises, nous nous sourions
Cela fait du bien de redescendre ensemble de la montagne complètements illuminés
On s'est regardé, on a rigolé doucement et, sans dire un mot, nos mains se sont frôlées puis entrecroisées
Il y a tout à faire, à rêver, à construire
Mais maintenant c'est plus facile,  nous sommes là, pleinement.



... ... ...


Laissons le temps nécessaire pour sentir l'approche du silence... Ce beau et long silence qui suit notre ivresse... "L'ivresse des hauteurs" qui nous abandonne perchés dans une douce sensation...






... ... ...


Les nymphes de ce Si Ji Chun nous ont hypnotisés par le bouquet hautement floral d'un printemps particulièrement explosif et en même temps très doux, sucré... comme du pollen. Elles nous ont ravis par l'agréable texture coulante de leur lumineuse liqueur. Et nous ont fait sourire par les notes gourmandes de beurre roussi et d'épices subtiles... Un thé généreusement sensuel, très romantique, surtout lorsqu'on le prend à deux ! Merci mon amour pour ce beau cadeau.

Superbe rapport qualité-prix (14,90€/100g), ce qui en fait le wulong idéal de nos voyages imaginaires quotidiens !

Oups! J'en ai oublié de prendre des photos... Je les ajouterais certainement plus tard... ou pas. ^^'

2 commentaires:

  1. Ce joli post m'a donné envie de préparer le Si ji chun (printemps 2011) de Tea Masters qui est également à 0,14€ le gramme .... le rapport qualité -prix de ces thés est incroyable ... Bon je n'ai pas vécu le même voyage intersidéral que vous (sans doute parce que je le bois seul SNIFFFFF!!!) ... mais il est quand même très bon :)

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    1. Oui, à deux, la première dégustation fut "un voyage intersidéral"... ;D Mais il est vrai que je plane moins depuis que j'en bois souvent et toute seule ^^'(le quotidien, l'habitude et l’accoutumance seraient-ils des tue-l'amour?)... "mais il est quand même très bon"!
      La présence d'un partenaire amoureux me semble donc indispensable pour apprécier toutes les qualités de ce thé! C'est un thé d'amoureux, à boire les yeux plongés dans le regard de l'autre, à une distance permettant juste d'effleurer sa main et en écoutant "L'Ivresse Des Hauteurs". Comme tu le vois, c'est très pointu et même hyper-technique d'obtenir le meilleur de ce thé. MDR!!!
      Georges, il ne reste plus qu'à trouver une fiancée! ^_-

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