dimanche 11 décembre 2011

Notes de dégustation Ali Shan

Bonjour, bonjour,

Avertissement

Les plus pressés sauteront le paragraphe suivant, voire pourront ne lire que l'essentiel qui est en italique

Prolégomène inutile en forme d'excuses procrastinesques.

Ce n'est jamais évident de se lancer dans le grand bain virtuel. Je trouve que l'espace cybernétique est un peu froid. Mais bon, si je veux éviter les coups de fouet dans le monde réel, il semble que je doive participer à ce blog ainsi que je m'y étais engagé (mais ce n'est qu'un détail) auprès de Ségolène, ma compagne, créatrice de ce blog. Je pourrais faire une liste des raisons objectives qui m'ont poussé obligé à remettre à plus tard ce que j'aurais pu faire dès le début, mais bon, passons cela sous silence...
Tout ça pour dire que j'essaierai d'accompagner Ségolène en cet espace.

Introduction

     Ainsi, nous fûmes à Paris il y a quelques temps déjà et nous en profitâmes pour visiter quelques hauts lieux du commerce de thé. Nous avons eu le plaisir, trop bref hélas, de rencontrer Francine qui anime un blog fameux, qui se trouve être l'un des premiers que j'ai lu, parmi les blogs théinés. Nous avons échangé quelques mots sur notre passion commune, sur nos régions respectives et sur les nourritures terrestres qui nous attendaient. Nous avons également procédé à un échange absolument inéquitable de thé puisque Francine nous a offert 236 échantillons de thé alors que nous n'en avions qu'un demi dans notre besace (bon, j'exagère peut-être). C'est pas grave, puisque nous ne désespérons pas de nous "venger" un jour, que ce soit à Bruxelles, Bordeaux, Paris, Strasbourg ou, rêvons un peu, au sommet du mont Lu.

Dégustation de l'Ali Shan : technique et impression générale

    L'un des thés que nous a offert Francine répond au nom d'Ali Shan. Il provient de la montagne Ali, à Taïwan. Nous l'avons dégusté selon la méthode chinoise d'infusion rapide en tasse à couvercle doté d'une sous-tasse (gong fu cha en zhong, si vous préférez) puisqu'il s'agit d'un oolong.
    Pour les amateurs de technique (j'y reviendrai, dans un prochain post), Ségolène s'est amusé à peser la quantité de thé mise dans le zhong : 6 grammes. C'est un zhong très petit en porcelaine très fine, translucide. Il contient peut-être 10 cl d'eau. L'eau était de la Volvic chauffée à 94,758°C environ. L'infusion est vidée en tasse à sentir puis en tasse à boire.
    C'est un thé très agréable, léger, végétal, fleuri un peu épicé. Si j'étais moine taoïste, je l'utiliserais à coup sûr pour mes méditations.

     Observation des feuilles sèches

  Elles sont vertes, noires et bleues, roulées très serrées, en billes peu volumineuses (si Ségolène a pris des photos, elle ne manquera pas de les ajouter). Les premières senteurs sont celles de la torréfaction mais aussi des odeurs vertes, fleuries, boisées (Ségolène évoque l'osier, je pense plutôt, en associant ces notes à celles du sucre à quelque chose d'épicé, à du pain, de la croûte de pain). Il y a également une note de cannelle. Les dominantes sont le torréfié et le fleuri.


    La liqueur

 Je n'ai pas noté la couleur, ni la transparence. De mémoire, c'était un thé très clair et jaune.

       1ère infusion

 *Au nez, je sens du miel, du beurre, du grillé (du pain ?). Puis des épices douces et chaudes que je rapproche de la cannelle faute d'avoir connaissance d'une épice plus proche.
*En bouche, c'est très léger, beurré puis floral. Cela évoque non pas la rose mais une fleur plus délicate et moins soutenue. La liqueur donne une impression aérienne.

     2è infusion

 * Au nez, toujours du miel, du beurre et un grillé mêlé aux épices qui rappelle le pain. Il y a aussi du miel épicé. Les notes évoluent assez rapidement dans la tasse à sentir.
   * Les impressions sont moins légères que pour la première tasse. C'est moins aérien, plus beurré, le miel est plus présent.

    3è infusion

* Au nez : le miel est épicé, acide (un peu comme du miel de chataîgne). Le pain grillé est toujours là. Aussi des parfums évoquant la cannelle et le caramel.
*Cette infusion était malheureusement trop forte, ce qui a donné une pointe d'amertume, un peu d'astringence et mis trop en avant les notes de torréfaction. En revanche, ceci a fait que la longueur en bouche était plus soutenue : de l'amertume, de l'astringence et de la réglisse.

  4è infusion

* Au nez : du beurre fondue, des fleurs blanches, du pain grillé. Toujours du miel, mais plus doux que précédemment.
* En bouche, le thé garde son côté fleuri et végétal. Les notes de beurre s'estompent pour devenir plus huileuses au cours des deux prochaines infusions.

Au cours de la 5è et 6è infusions, les parfums s'estompent : toujours présents, ils deviennent trop subtils, trop fins pour que je puisse correctement les décrire. Les fleurs s'éloignent, le miel et les épices s'adoucissent encore, ces dernières allant vers la réglisse.

   L'infusion



  Les feuilles humides dégagent des odeurs de légumes verts bouillis ou en soupe, qu'on ne retrouvait ni dans les parfums ni dans les goûts de la liqueur. En revanche, elles exhalent des notes de pain ou de sésame grillé que l'on retrouvait bien.





  Conclusion

 Ce fut un agréable moment passé à deux, et même presque à trois puisque Francine était avec nous en pensée ! Ce thé est vraiment excellent. Je me suis laissé aller à l'exercice de style de la note de dégustation, mais ce n'était pas un moment froid et technique. Ségolène étant un peu enrhumée, je prenais des notes à la volée pour fixer mes impressions. Mais ce qui ressort d'une séance de dégustation, c'est le plaisir, plaisir de l'odorat, du goût et plaisir de la complicité partagée, que le complice soit à portée de sourire ou plus éloigné !

Patrick

7 commentaires:

  1. Que dire d'un billet pareil? Simplement que pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître, bravo Patrick, je serais bien incapable d'en faire autant. Je ne reviens pas sur la "légère" exagération du début, je partage ton avis par contre sur notre rencontre, trop courte et pourtant déjà si riche et te (vous) dis à bientôt. A quand le suivant?

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  2. Bonjour Francine,
    Ah ! Magnifique, n'est-ce pas ? Moi aussi je suis sous le charme.
    En ce qui concerne la soit-disant "exagération", comme il l'a écrit, notre vengeance sera terrible... Ne t'en crois pas à l’abri !
    Comme toi, je suis impatiente de lire son prochain billet de blog, mais Patrick, en plus de son talent d'écriture, est également maître dans l'art de la procrastination... Il va vraiment falloir que, selon sa propre suggestion en fin de compte (c.f. prolégomènes), j'investisse dans un fouet !
    A bientôt certainement !(sur le mont Lu, j'ai des doutes, mais quelque part en Europe... c'est plus probable)
    Bises,
    Ségolène

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  3. "L'eau était de la Volvic chauffée à 94,758°C environ" : Morte De Rire !

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  4. Merci pour les compliments, mais ca me gêne !

    Et oui, vraiment, j'espère à bientôt !

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  5. Comme je comprends Patrick, je suis moi aussi une adepte inconditionnelle de la procrastination, mais évidemment pour les choses que je n'aime pas, du genre ménage, courses et toutes les joyeusetés dans ce domaine... Evidemment pas en ce qui concerne LES feuilles!

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  6. Ouh la, moi même la procrastination, je la remets à plus tard !

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